Relevé mensuel des niveaux d'eau février et début mars 2024

Les précipitations du mois de février, 147 mm sur le site des Matouneyres à Carcans, correspondent à un mois pluvieux. Ces pluies se cumulent avec celles de début mars qui sont d’ores et déjà estimées à 87 mm le 6 mars. Ces pluies sont principalement tombées depuis le 21 février, avec deux pics majeurs à plus de 40 mm par jour, le 25 février et le 2 mars. Ces pluies sont équivalentes en quantité aux pluies de décembre 2023. Elles ont été encore plus importantes sur le secteur de Salaunes, Saumos, Le Temple et Le Porge.  L’évaporation a par ailleurs été estimée à 35 mm.

Le niveau de la nappe des sables était en début de mois de février à une hauteur moyenne pour la saison soit environ 30 à 40 cm sous la surface du sol. Les précipitations importantes de fin février et début mars ont à nouveau saturé les sols et la nappe qui est affleurante sur tout le territoire depuis le 25 février comme en novembre et décembre 2023.

Sur les cours d’eau, les débits étaient proches d’une situation moyenne en début de mois. Les fortes précipitations et la saturation de la nappe phréatique depuis une dizaine de jours, ont provoqué deux crues majeures en une semaine. On constate que ces deux pics de crues, et principalement le deuxième, sont particulièrement intenses en comparaison avec les évènements observés en novembre et décembre 2023. Ainsi en novembre et décembre, les crues étaient de moindres intensités et s’étalaient sur plusieurs semaines. Cette fois-ci, les crues ont été très intenses avec un afflux d’eau vers l’aval sur quelques jours. Il est possible que cette situation soit la conséquence combinée de précipitations intenses en quelques heures et aussi d’opérations d’entretien de fossés et d’amélioration des écoulements des eaux sur l’amont du bassin versant. La conséquence de ces pics de crue sont préjudiciables pour les communes situées à l’aval avec le débordement de cours d’eau et la montée très rapide des niveaux des lacs. On peut en particulier signaler le débordement du cours d’eau de l’Eyron dans le bourg de Saumos avec une dizaine de maisons inondées ou de la Berle au sud de Lacanau. Le niveau du lac de Hourtin-Carcans était globalement stable et à son niveau attendu pour la saison jusqu’au 22 février avec une côte d’environ 14.40 m NGF. Après les fortes pluies et les deux pics de crues, le niveau du lac a augmenté de 27 cm en 12 jours pour atteindre la côte de 14.67 m NGF le 6 mars 2024. Le niveau du lac était ainsi équivalent à celui de mi-décembre 2023 et 7 cm au-dessus de sa côte de vigilance inondation. Pendant cette période d’apport d’eau important, l’ouvrage du Montaut de gestion de l’eau à l’aval du lac n’a été ouvert que d’une vanne pour équilibrer les niveaux d’eau avec le lac de Lacanau où le risque d’inondation est plus élevé.

Le niveau du lac de Lacanau était globalement stable et à son niveau attendu pour la saison jusqu’au 22 février avec une côte d’environ 13.25 m NGF. Après les fortes pluies et les deux pics de crues, le niveau du lac a augmenté de 70 cm en 12 jours pour atteindre la côte de 13.95 m NGF le 6 mars 2024. Le niveau du lac était ainsi équivalent à celui de mi-décembre 2023 et  35 cm au-dessus de sa côte de vigilance inondation. L’ouvrage du Batejin de gestion de l’eau à l’aval du lac est totalement ouvert depuis le 11 février pour permettre un écoulement maximal des eaux vers le Bassin d’Arcachon.

Les écoulements sur le canal du Porge et de Lège suivent le débit des cours d’eau et les apports depuis les lacs. Ils sont à leur maximum depuis la moitié du mois de février, sachant que le débit maximum du canal est de 5 millions de m3 d’eau par jour. Pour comparaison, les apports d’eau vers les lacs au moment des pics de crue de ces derniers jours ont été de 12 millions de m3 d’eau par jour expliquant les remontées rapides des niveaux d’eau sur les lacs où l’excédent d’eau est stocké.

La situation des niveaux d’eau sur le bassin versant des lacs médocains est donc très sensible en cas de nouvelles précipitations importantes ces prochains jours. Aux phénomènes de remontée de la nappe en surface, pourraient ainsi s’ajouter des débordements des cours d’eau principaux, le débordement des lacs vers les zones d’habitations et le débordement du canal à Lège au moment des grandes marées prévues à partir de ce week-end. Le syndicat des lacs médocains et les 13 communes du bassin versant restent en veille permanente pour suivre l’évolution de cette situation.