Zoom sur les petites plantes des rives de nos lacs # 2
En ce moment elles fleurissent et les inventaires vont débuter!
Certes petites, mais d'une grande importance, le SIAEBVELG et ses partenaires s'intéressent de près aux végétations amphibies.
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De toutes petites plantes…
La Lobélie de Dortmann et la Littorelle à une fleur sont sans doute les plus emblématiques des plantes amphibies des lacs Médocains, où il existe encore des conditions propices à leur maintien.
Néanmoins, depuis plus d’une vingtaine d’années, ces espèces végétales et leurs habitats attachés subissent une nette régression. C’est-à-dire que les herbiers à Lobélie et Littorelle, mais aussi à Scirpe piquant, Joncs, Millepertuis des marais, roselière à Roseau commun etc. se raréfient peu à peu.
Ce constat a justifié la mise en place d'un Plan National d’Actions « Végétations de bords d'étangs arrière-littoraux des Landes et de Gironde », élaboré par le Conservatoire botanique national Sud-Atlantique en collaboration avec les acteurs techniques du territoire.
… petites mais d’une grande importance.
Malgré leur taille réduite, ce qui n’offre pas leur observation à qui ne se baisse pas pour les voir, ces plantes ont des rôles multiples pour les écosystèmes lacustres.
En plus d’améliorer la qualité de l’eau par des processus d’oxygénation des sédiments, ce qui rallonge la durée de vie des lacs, et de réduire les émissions de gaz à effet de serre ce qui permet de lutter contre les effets du réchauffement climatique, ces plantes protègent les berges de l’érosion en stabilisant le sable avec leur racines.
En plus, lorsqu’elles sont bien développées sur les rives des lacs, celles-ci sont moins favorables à l’implantation d’hydrophytes exotiques (Elodée dense, Grand Lagarosiphon et Jussies font partie des espèces invasives aquatiques largement présentes.)
Oups, je marche dessus…
Elles sont très sensibles aux perturbations physiques, c’est-à-dire que le moindre piétinement, à pieds, à cheval, en vélo ou en voiture, déstabilise le substrat dans lequel ces plantes s’enracinent. A la place d’une belle pelouse à Littorelles, il n’y a plus que du sable nu qui va être transporté par le vent lorsqu’il n’est pas recouvert d’eau en saison sèche.
Et les poissons dans tout ça ?
La fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques réalise avec le SIAEBVELG des suivis sur les poissons qui utilisent ses herbiers pour une partie de leur cycle de vie. En effet, entre les scirpes et roseaux, on ne trouve pas seulement les discrètes Lobélies et Littorelles, mais aussi une multitude de petits alevins qui se dissimulent de leurs prédateurs dont les petits brochets qui regagneront les eaux plus profondes lorsqu’ils seront grands.
Ça en fait du monde qui s’y intéresse !
Le SIAEBVELG s’associe aux chercheurs, universitaires, acteurs locaux, gestionnaires d’espaces naturels, conservatoire botanique, collectivités territoriales, chasseurs et pêcheurs, afin de trouver des solutions parfois simples pour la protection de ces végétations.
Les premières actions passent à travers la communication et la sensibilisation des usagers sur l’existence de ces plantes et leur rôle pour les lacs Médocains.
Cette dynamique globale qui s’amorce pourra aboutir à des actions concrètes : réfléchir à des zones d’accès privilégiées ou empêcher les mouillages sur une zone dégradée, sont des exemples de petites actions qui, misent bout à bout, permettront de faire regagner de la surface à ces pelouses souvent piétinées involontairement.
Cet été, les rives des lacs vont être parcourues par des botanistes de l’INRAE qui vont inventorier toutes ces végétations.
Les ACCA sensibilisent également, avec l’appui du SIAEBVELG les chasseurs à la tonne : ne soyez pas surpris d’être contactés pour discuter lors de rencontres sur le terrain.
Les acteurs du nautisme et les centres équestres seront aussi concernés par des actions de sensibilisation.
Avoir ces petites plantes dans l’œil, permettra d’éviter de leur marcher dessus quand ce sera possible !